Bois, oud et rose en flacon, parfums cocons

Comme vous ne le savez peut être pas, je suis fan de parfums, mais surtout de parfums « racés ». Ceux qui ne plaisent pas à la majorité au premier sniff. Ceux qui demandent une initiation pour les apprécier. Quand je me suis intéressée à la haute parfumerie, j’ai tout de suite eu un coup de cœur pour les matières premières intenses type cuir, bois, myrrhe, encens, benjoin, et notes fumées.

J’ai commencé par les Lutens, ai découvert les Parfums d’Empire, ai continué sur ma lancée avec les Esteban (dont le Baume Tolu m’a envoûtée)… bref, j’ai été attiré par la parfumerie de niche et ses jus racés unisexe, autant que par les jus des grandes maisons à condition qu’ils sortent de l’ordinaire…

Aujourd’hui, il fait gris, et bien que le printemps se soit montré, force est de constater que ce WE va plus ressembler à un mois d’octobre qu’à un mois de mai… dans ces cas-là, j’ai plutôt envie de me rouler dans une fragrance chaude que dans une cologne, pas vous ?

C’est le genre de journée parfait pour porter un duo que l’on voit beaucoup en ce moment dans les créations parfumées, j’ai nommé le duo rose + bois, oud en particulier.

L’odeur résineuse, fumée et animale du bois de Oud ou bois d’Agar (« agar wood » in english), est reconnaissable entre mille et je ne l’ai jamais oublié depuis que je l’avais découvert dans M7 d’Yves Saint Laurent, un jus torride, et disons-le, carrément sexuel…

Associé à une rose puissante (pas un petit bouton frais et sensible qui se ferait écraser par le oud), il donne des jus puissants, tenaces qui mêlent chaleur, sensualité et volupté.

J’en possède 3 qui définitivement partagent ce sillage puissant, mais ne sauraient se remplacer les uns les autres: Rose Oud by Kilian, Rose d’Arabie d'Armani Privé et Wood Mystique d’Estée Lauder...

D’abord Rose Oud byKilian, de la collection Arabian Night de Kilian Hennessy. Ce jus là est sec, le oud ressort dès les premières notes qu’un duo de roses de Turquie et de Grasse enveloppe de loin et adoucit. Il pourrait presque faire masculin tant le bois prend la place en cœur de la formule mais la pointe sucrée au départ lointaine dans un parfum aride et vibrant, éclot sur la fin pour un fini velouté et fumé. Parfum seconde peau élégantissime dont on ne se lasse pas…

Ensuite, j’ai découvert Rose d’Arabie d’Armani Privé, qui est, je le sais, intégralement extraordinaire, même si je n’ai pas eu/senti les autres (L). Rose d’Arabie est un vrai parfum des mille et unes nuits : la rose de Damas, presque confite, est l’héroïne de ce jus ambré et s’offre sur un lit de patchouli et de bois sombres ornée d’une touche de safran. Un jus second peau qui m’habille comme un pull de cachemire. Un pschitt, vous êtes une princesse.

Enfin, Wood Mystique d’Estée Lauder, véritable élixir sacré, marie la pivoine à l’absolu de rose de mai habillé d’ylang, dans un tourbillon floral très dense. Au fond, derrière les pétales cramoisis qui exhalent langoureusement, un oud sourd, du patchouli cuiré et un benjoin qui encadrent et soutiennent l’opulent bouquet. Une révélation qui vous précède et vous suit jusqu’au soir…