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Parfums photographiques. Clic. Sniff. Olfactive Studio

Depuis ma dernière expo photo sur le thème de la peau (L'EX-PEAU) qui devait exhaler par les clichés l’impression de nos odeurs épidermiques les plus intimes, j’avais pensé pour la suivante à m’associer à un parfumeur et faire respirer ses parfums auxquels j’aurais fait correspondre un cliché. Et bien quelqu’un l’a fait, mais dans l’autre sens !
C’est Celine Verleure, ancienne de chez Kenzo Parfums et créatrice du site Osmoz.com puis du « blog du parfum qui n’existe pas (encore) » qui est à l’initiative du projet.
Elle a demandé à 3 photographes de fournir des clichés, avec un titre, qui seraient chacun à eux seuls, le « brief » créatif pour qu’un parfumeur puisse créer un jus.
Ainsi, Luc Lapôtre offrit Autoportrait dont Nathalie Lorson (Firmenich) s’inspira, Clémence René-Bazin produisit le cliché Chambre Noire pour Dorothée Piot (Robertet) et Frédéric Lebain, Still Life auquel Dora Arnaud (Firmenich) donna un corps olfactif.

Présentés hier à la presse, le concept se tient franchement : les parfums sont vendus dans des boîtes de tirage photo avec tous les codes, les noms écrits à la main sur un scotch façon « gaffer », le bouchon reprend l’idée d’un objectif et… un tirage de la photo est inclus avec chaque flacon. Résultats de tout un processus créatif et d’une réflexion artistique avec une communauté participative d’internautes, c’est un très beau projet, mais surtout un résultat vraiment abouti, loin des approximations d’autres marques qui n’ont pas fait long feu…

Mon préféré, sans surprise, le plus chaud, le plus racé, le plus profond, le plus créateur : Chambre Noire. (ci dessus). Le cliché est celui d’une vue par la fenêtre avec le reflet d’une lampe sur la vitre et une ville en contrebas. Vraisemblablement une chambre d’hôtel si on en croit le téléphone à la tête du lit. J’avoue que le cliché ne m’a pas retournée ; alors que le titre et le jus, complètement. Du coup, j’aurais imaginé autre chose, un cliché plus velouté et mystérieux. Quoi qu’il en soit, le merveilleux jus est un cuiré arrondi de patchouli et enveloppé de papyrus, de violette et d’encens sur fond confit de pruneau. Dense et intense il s’étire et englue nos sens. Une belle caresse-claque à la façon d’un boisé chez Lutens ou d’ Aziyadé de Parfum d’Empire. Rrrrr. Je le porte tout de suite !

Ensuite, Autoportrait dont j’ai adoré le cliché (mais comment a-t-il fait ?), le reflet d’un soi dans le reflet de l’eau sur le sol (ou bien dans les airs ?), que j’imagine en grand format déclencheur de rêverie et invitant à la méditation et au calme, comme un lien entre ciel et terre, entre soi et image de soi. En revanche, le jus au départ profond et chaud jouant avec benjoin, encens et muscs sur lit de mousse de chêne, cèdre et vétiver, attractif à la mouillette, se révèle un peu sec sur ma peau, comme infusé d’iris. Du coup, j’aime moins. A imaginer s’enroulant sur une peau caliente qui révèlera toutes ses facettes baumées.


Pour finir, le duo le plus « facile » à mon goût, Still Life. Une photo hyper contemporaine, sorte de mise en abîme de l’esprit festif représenté par des photos de boules à facettes perforées et découpées en lamelles-cotillons, comme l’image d’une déchéance toute de pureté vêtue. Voulant dire « nature morte », en anglais, je trouve que le jus -qui va bien avec la photo- ne contient pas l’essence de cette expression. Frais et vibrant, il fait certes rimer poivre et Galbanum, Yuzu citronné et rhum brun dans un tourbillon agréable évoquant le mojito, il ne laisse pas un sillage impérissable mais séduira qui cherche une cologne piquante avec un sourire en coin.


J’aimerais tant pouvoir vous les faire sentir par écran interposé, mais il va falloir vous déplacer dans une des boutiques, que dis-je, des boudoirs parisiens les plus pointus en matière de jus : Jovoy 29 rue Danielle Casanova 75001 Paris… Ils seront par la suite via le site internet Olfactive Studio,  presque fini (pour l’instant il renvoi sur la page Facebook qui vous donnera plein d’autres infos sur la genèse du projet)
Prix: 50 ml : 80€ ;  100 ml : 120€ et coffret en édition limité (ci dessous): 250€

2 commentaires:

  1. Ce concept me fait un peu penser aux parfums Art Collection by Jacomo. Là aussi les parfums étaient inspirés d’œuvres (mais ce n'était pas des photo, c'était des peintures) et on trouvait une reproduction de l’œuvre en question dans le boitier du parfum. C'est toujours intéressant ce genre d'initiative.

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  2. le concept est bon ... je trouve les clichés absolument pas à la hauteur du coffret, du design des bouteilles et des noms ... je trouve les photos même nulles (à part la 2ème qui sort du lot) et c'est vrai que pour chambre noire on s'attendait quand même à qqch de + mystérieux et profond comem tu l'as dit ! Pour avoir fait du dvlpt dans ma jeuuuuunesse ... c'est quand même l'endroit où tout se revelle ... dommage ! mais si ça sent bon c'est le principal ... on sera envoûté par le nez et on oublie les yeux ;)

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